Je ne sais pas si je vous l'ai déjà confié, mais j'ai une vieille maison, datant des années 30. Une vieille charentaise, comme on dit. Des murs en pierre, des carreaux d'époque, et du bois...L'achat d'une maison à rénover vous précipite dans un monde à part, auquel on est jamais préparé, je pense, à moins de l'avoir vécu avant *mais dans ce cas, ça veut dire que vous vous jetez dedans de votre plein gré, donc soit vous êtes fous, soit...vous êtes fous...*. Les planchers tout-jolis-mais-pourris, les superbes moulures en-bois-mais-en-fait-en-amiante...Puis les évacuations, les cloisons à déplacer, les joies de l’électricité...Et surtout, les bonheurs quotidiens : l'eau froide de la douche, les dodos au fond du jardin, les dîners au micro-onde (avec aujourd'hui une interdiction pour lui d'entrer dans mon territoire), les vêtements dans la poussière. A l'heure où j'écris ces mots, j'en ai encore le coeur qui tremble, c'est pour dire. Bon, j'arrête promis, mais on n'en sort pas indemne, je vous le dis.
Cependant mises à part ces "broutilles", quand on commence à aimer l'ancien, je pense que c'est pour longtemps : le respect des choses simples et authentiques, avec un amour enfoui pour l'immuable de certains détails...Du coup, quand vient le moment de passer au bon côté des travaux, c'est-à-dire la déco, tout s'en ressent. Je vais vous montrer quelques images, dénichées ici et là, qui m'inspirent (les images qui suivent ne sont donc pas de moi).
D'abord, exit les tentures africaines au mur, les meubles sombres et les bibelots en forme d'éléphants-statues-singes qui fleurissaient un peu partout dans mon appartement d'étudiante. Place aux couleurs claires et aux tons "passés". Et ce que je me suis surprise à aimer, étrangement, c'est le blanc. Sur les murs, sur les meubles, sur les tissus.
(cliquez pour agrandir)
Ensuite, j'ai peu à peu pris le goût de l'objet ancien, meuble de métier ou autres babioles dénichées au détour d'un vide-grenier. Je ne suis pas une chineuse (mon budget et mon temps libre je préfère le consacrer au jardin), mais n’empêche, certains détails me font de l'oeil...J'aime le lin, le zinc, et le bois grisé. Et quand le jardin s'invite à l’intérieur, je fonds.
Pour le reste, vous le savez, il n'y a qu'un pas...vers le jardin ! J'aime (nous aimons !) l'esprit dedans dehors, c'est d'ailleurs ce qui nous a fait craquer sur la maison, avec sa verrière qui donne l'impression d'être déjà un peu au jardin...Et inversement, le détournement d'objets d'intérieurs ou de construction (portes, fenêtres) à l'extérieur me plait au plus haut point. Et du coup, quand sera venu le temps de fignoler les détails, je me dirigerai tout naturellement vers un esprit brocante pour ma "pièce" préférée...
Quelques images de mon début d'interprétation :)
J'ai eu pas mal de boulot ce mois de février, et j'ai surtout fait l'oursonne mal-léchée dans son terrier...mais voilà, un hors-sujet qui m'a pris du temps, rien que pour me faire pardonner, et surtout, parce que, vous savez quoi ? mais oui, vous le savez...Mars est là ! en ce premier jour de ce mois qui appelle le printemps, je marque le coup !
Un petit texte personnel, écrit il y a quelques temps, pour conclure cet article déco :
Du haut de sa lourde porte, elle semble me jauger. Et même si je rentre, rien n'est moins sûr que sa facilité à distiller son caractère et son humeur, bonne ou mauvaise. Mais voila, j'entre, prête à sentir les murs frissonner, les planchers toussoter, et le vieil escalier grincer. La voilà qui se réveille, elle me toise, je le sais; elle me mesure, tantôt elle me piège, tantôt elle me flatte, parfois pour me surprendre, toujours pour me comprendre. Peut être à ma façon de marcher du bout des pieds, de laisser courir ma main sur la pierre, de caresser du regard ses hauts plafonds, je crois qu'elle a compris. Je ne sais pas encore si elle veut bien de moi, mais elle m'accepte dans son univers, de sa manière secrète, de celle qui réchauffe le salon, qui égaye la cuisine, et qui colore le jardin. Elle me laisse goûter à son odeur, elle me permet de sentir sous mes pieds les rugosités du plancher, et même, quand tout est réuni, que les silences ont rejoint la nuit, elle m'accompagne pour écouter ce qu'elle à dire, à l'ombre de ses formes endormies. Mais elle est capricieuse, jalouse et impatiente. Au gré de ses déconvenues, elle se plait à me malmener: elle n'hésite pas à me fermer les portes au nez, à coincer les robinets et à m'effrayer par inquiétants bruits dans la pièce d'à coté. Je résiste, le sourire aux lèvres, car je connais ses faiblesses, et savoure ses penchants. Et mes affaires sont posées là, je lui dis qu'elles lui vont bien, qu'elles la rajeunissent, qu'elles la rendent chaque jour plus vivante. Elle aime entendre ces doux mots, ces caresses qui la picotent comme les jours de beau soleil où les fenêtres grandes ouvertes laissent danser l'air dans tous ses replis et recoins. Et bien c'est moi, qui tiens la poignée de cette lourde porte, qui accueille les rencontres et invite les retrouvailles dans ses entrailles protectrices. Elle est à l'écoute, le témoin de mes baisers, l'épaule de mes déchirures et l'alter-ego de mes confidences.
Loa prend la pose...ou pas !
Au fait, mes petits montages vous plaisent ?
Les photos de cet article viennent de mes pérégrinations sur le net, car j'ai accumulé, en deux ans, dans une sorte de "cahier" d'inspiration tout un tas de photos, sans forcément noter l'origine; si vous voyez une photo qui vous appartient, n'hésitez pas à me le dire, je me ferai un plaisir de le notifier ici.